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Friday, July 14, 2006
Cash and contradictions in DRC election run-up
While on the campaign trail in Lubumbashi, presidential candidate Jean-Pierre Bemba distributes cash envelopes to voters while calling for anti-corruption measures in government. Will the wonders of politicians' immunity to cognitive dissonance never cease.
Au Katanga, le candidat Bemba distribue la monnaie et appelle à un vote anti-corruption -- AFP
LUBUMBASHI (RDC), 14 juil 2006 - L'ex-chef rebelle Jean-Pierre Bemba, premier candidat à la présidentielle congolaise à tenir meeting dans la capitale du Katanga (sud-est), a appelé à sanctionner les "pilleurs" en lançant par hélicoptères tracts, photos de lui et billets de banque sur Lubumbashi.
"Je vous invite à voter utile et à ne surtout pas choisir ceux qui continuent à piller les ressources minières du Katanga", a lancé M. Bemba aux milliers d'habitants de Lubumbashi venus l'écouter jeudi soir, et en visant directement le président Joseph Kabila, son concurrent, originaire de la province.
Pour sa première visite de campagne sur les terres du clan Kabila, réputé pour avoir la haute main sur les juteux contrats miniers passés ces dernières années dans cette région riche en minerais de cuivre, le vice-président en charge de l'Economie et des Finances avait préparé le terrain.
Depuis mercredi, un hélicoptère affrété par son parti, le Mouvement de libération du Congo (MLC, ex-rébellion soutenue par l'Ouganda) a arrosé la ville de Lubumbashi de tracts électoraux, photos du candidat Bemba et billets de 200 francs congolais (0,5 dollars).
Une foule nombreuse s'était donc pressée jeudi soir devant la poste centrale, pour l'écouter raconter son engagement dans la rébellion au cours de la dernière guerre en RDC (1998-2003), son combat pour la paix et sa lutte contre la corruption.
"A ce jour, personne ne peut s'approprier le mérite d'avoir pacifié ce pays", a-t-il dit, cherchant à défaire l'image de pacificateur que Kabila fils entretient depuis son accession au pouvoir en 2001.
"La paix se dessinait déjà à l'époque où Kabila (père) avait pris part active à l'Accord de Lusaka en Zambie (1999)", a-t-il soutenu, justifiant son entrée en guerre contre le gouvernement de Kinshasa du fait que "des étrangers, aux côtés de Laurent-Désiré Kabila avaient installé une autre dictature", après celle de Mobutu dont le règne sans partage a duré 32 ans.
"Cette paix est l'oeuvre de Laurent-Désiré Kabila, du MLC et du RCD (Rassemblement congolais pour la démocratie, ex-rébellion soutenue par le Rwanda)", a-t-il martelé.
"C'est pourquoi je vous invite à voter utile", a-t-il poursuivi, sollicitant les suffrages du Katanga pour mettre un terme à des pillages "qui ne profitent qu'à une poignée de fils de la province actuellement au pouvoir".
"De grâce, ne votez pas +tribal+", a ajouté cet originaire de l'Equateur (nord) qui s'exprimait en lingala (langue de l'ouest) devant un auditoire swahiliphone du sud-est qui l'a chaudement applaudi.
Pendant près de 45 minutes, il a appelé son public à "participer massivement aux élections". Comme dans son fief de l'Equateur où il a entamé sa campagne, il a promis "justice, sécurité et développement" aux Congolais.
Cet homme d'affaires converti tardivement à la politique mise sur son bilan au sein du gouvernement de transition (installé en 2003) qui a permis de "stabiliser les prix", "maîtriser l'inflation" et "relancer la croissance" pour barrer la route au président sortant.
"Il faudra plus que quelques billets pour acheter les voix du Katanga", commentait jeudi soir un commerçant désabusé de Lubumbashi, estimant que "côté corruption, les candidats se valent tous".
Se félicitant de l'accueil enthousiaste de Lubumbashi, le candidat Bemba a clôturé sa prestation en annonçant la poursuite de sa "communion" avec les électeurs katangais, en se rendant vendredi à Kalemie (est), sur les rives du lac Tanganyika.
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